Surveillance Chess

Hijacking CCTV Cameras in London

2012
Installation vidéo en monocanal
Full HD, 16:9, son, durée 7 min, diffusion en boucle
Valise contenant un transmetteur vidĂ©o, une antenne, une batterie, un jeu d’échecs Ă©lectronique

Surveillance Chess (2012) - by Mediengruppe Bitnik

Londres, 2012. Peu de temps avant le dĂ©but des Jeux Olympiques, dans une station de mĂ©tro qui compte parmi les lieux les plus surveillĂ©s du monde. C’est lĂ  que !Mediengruppe Bitnik dĂ©cide d’intercepter les signaux d’une camĂ©ra de surveillance. La vidĂ©o montre des cols-blancs se dirigeant vers le Tube, un homme en costard en train de chercher la bonne sortie. Du bord gauche de l’écran Ă©merge une femme munie d’une valise jaune, qui s’installe dans le cadre de la camĂ©ra. Elle ouvre sa valise et bascule un interrupteur.

C’est Ă  ce moment-lĂ  que Bitnik prend le contrĂŽle de l’interaction. L’image de surveillance s’efface pour laisser place Ă  un Ă©chiquier, alors qu’une voix s’exprime via les haut-parleurs de l’installation: « Je contrĂŽle maintenant votre camĂ©ra de surveillance. Je suis celle qui porte la valise jaune ». L’image montre Ă  nouveau la femme Ă  la valise, avant de revenir Ă  l’échiquier. « Que diriez-vous d’une partie d’échecs? » demande la voix. « Vous serez les blancs, je prends les noirs. Appelez-moi ou envoyez-moi un SMS pour m’annoncer votre prochain coup. Mon numĂ©ro est le suivant : 07582460851 ».

Avec Surveillance Chess, !Mediengruppe Bitnik réévaluent l’espace public et les systĂšmes de surveillance en manipulant les connections entre camĂ©ras de surveillance et centres de contrĂŽle. Ils instaurent une situation de jeu qui Ă©tablit une relation nouvelle, Ă©galitaire, entre ceux qui sont surveillĂ©s et ceux qui surveillent : les deux entitĂ©s jouent dĂ©sormais la mĂȘme partie, avec les mĂȘmes rĂšgles et opportunitĂ©s. Le systĂšme de surveillance, auparavant Ă  sens unique, devient un moyen de communication. L’intervention permet de redĂ©finir un espace public de plus en plus privatisĂ© et contrĂŽlĂ© par des systĂšmes de surveillance opaques. Les cartes ont Ă©tĂ© redistribuĂ©es, et les dĂ©s sont jetĂ©s.