2014
RĂ©plique Ă lâĂ©chelle 1 :1 de la chambre servant dâespace de vie et de travail Ă Julian Assange Ă lâambassade dâEquateur, Londres
Média mixtes, surface au sol 5x4m, hauteur 3.2m.
Assangeâs Room est une reconstitution dĂ©taillĂ©e de lâĂ©tude quâoccupe Julian Assange Ă lâambassade dâEquateur Ă Londres. La piĂšce nâest pas recréée Ă partir de photographies dĂ©taillĂ©es ou de plans, mais purement de mĂ©moire, sur la base de plusieurs visites effectuĂ©es par !Mediengruppe Bitnik auprĂšs dâAssange. LâĆuvre fait partie de la sĂ©rie Delivery for Mr. Assange et fait suite Ă la performance du 16 janvier 2013, durant laquelle les artistes avaient envoyĂ© un paquet contenant une camĂ©ra cachĂ©e Ă Assange (cf. plus haut).
Lâimpasse que reprĂ©sente la situation Ă lâambassade Ă©quatorienne est lâune des rares manifestations physiques de la crise continue entre pouvoir Ă©tabli et dĂ©fenseurs de la libertĂ© du web. Sans accĂšs Ă lâextĂ©rieur, Julian Assange est confinĂ© aux intĂ©rieurs strictement rĂ©glementĂ©s de lâambassade. Les visiteurs, eux, ne peuvent entrer ou sortir du bĂątiment sans se soumettre Ă de minutieuses inspections, et sont trĂšs peu nombreux Ă recevoir le droit de passage. Pourtant, câest de cet espace que Wikileaks continue Ă opĂ©rer et Ă toucher un public global. GrĂące Ă une bonne comprĂ©hension des rĂ©seaux technologiques et politiques, lâopĂ©ration reste complĂštement fonctionnelle sur Ă peine 20m2.
Cette rĂ©plique Ă taille rĂ©elle reprĂ©sente le « monde » de Julian Assange, du moins son expĂ©rience physique de sa rĂ©alitĂ©. Une existence plus restrictive encore, peut-ĂȘtre, que lâemprisonnement â puisquâil lui serait alors au moins possible dâeffectuer une marche quotidienne.
En redonnant un cadre physique au travail dâAssange, dâune influence considĂ©rable dans le monde virtuel, !Mediengruppe Bitnik crĂ©e une esquisse tangible dâun quotidien que le visiteur peut librement accĂ©der et quitter. En matĂ©rialisant les questions abstraites du confinement, du contrĂŽle et du contre-pouvoir, nous vivons plus intensĂ©ment le paradoxe dâun Etat qui, Ă lâintĂ©rieur de soi, en observe nerveusement un autre.