16 octobre – 8 novembre 2006
Installation rĂ©alisĂ©e par l’Ecole d’Architecture de l’EPFL
Il y a cinq ans, lâartiste Renate Buser rĂ©alisait une installation, Espaces et vides, Ă La Chaux-de-Fonds en se servant de photographies de ces immeubles dâhabitation du 19e siĂšcle qui sâappellent massifs » lĂ -haut. Lâinstallation dans une grande salle
sans fenĂȘtres se composait de trois oeuvres. Pour prendre les photographies, elle avait choisi des angles qui font apparaĂźtre les immeubles en forte perspective, et elle avait travaillĂ© les nĂ©gatifs pour enlever les toits et les trottoirs. Les façades ressemblent ainsi Ă des Ă©lĂ©ments de dĂ©cors sans Ă©paisseur, rĂ©duisant les espaces urbains Ă des vides.
Le spectateur qui entrait dans la salle Ă©tait saisi par lâeffet en trompe-lâoeil des images, mais en mĂȘme temps il ressentait lâeffet Ă©trange de leur mise en scĂšne â comme dans un rĂȘve. En dĂ©ambulant en changeant lâangle de vue, les façades se dĂ©formaient et les perspectives sâaccĂ©lĂ©raient, ou inversement. Ainsi, cette installation joue, Ă plusieurs niveaux, de la dialectique de lâespace rĂ©el et de son image, un espace irrĂ©el, faisant glisser notre attention dâune rĂ©alitĂ© Ă lâautre. Et elle reprĂ©sente beaucoup plus quâun effet Ă©tonnant, de trompe-lâoeil, elle donne une leçon sur la perception de lâespace.
Lâimportance de problĂšmes dâune telle perception pour une Ă©cole dâarchitecture nous a fait proposer Ă Renate Buser de reconstruire son oeuvre, mĂȘme si la contre-partie, la rĂ©alitĂ© de La Chaux-de-Fonds, manque. En reconstruisant son installation, lâartiste lâa maintenant rĂ©duite pour thĂ©matiser cet autre regard avec lequel nous la saisissons. Et si les parois blanches imitent la salle du MusĂ©e des Beaux-Arts rĂ©duite Ă 75 %, les deux piliers qui occupent cette maquette » rendent prĂ©sente la salle rĂ©elle de lâexposition. Ainsi, une nouvelle couche sâajoute Ă ce jeu de la perception de lâespace architectural.
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Façades : La Chaux-de-Fonds |